Voici une nouvelle pièce à apporter au débat sur les listes de médecins de couleur, qui avait suscité la polémique en France ces derniers jours. Une vaste étude américaine suggère que la couleur de peau du médecin joue un rôle important dans les chances de survie d’un enfant de couleur.
Dans cette étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les chercheurs de l’Université George Mason de Virginie ont passé en revue 1,8 millions de certificats de naissance de bébés nés en Floride entre 1992 et 2015. Et ils ont constaté que les bébés noirs avaient trois fois plus de chances de mourir à l’hôpital lorsqu’ils étaient pris en charge par des médecins blancs, que le bébés blancs pris en charge par des médecins également blancs.
Surtout, lorsqu’ils étaient pris en charge par des médecins noirs, la disparité existant avec les bébés blancs était divisée par deux, c’est-à-dire que les bébés noirs pris en charge par des médecins blancs n’avaient «que» 1,5 fois plus de chances de mourir à l’hôpital que les bébés blancs avec des médecins blancs. Pour les bébés blancs en revanche, aucune différence en termes de chances de survie n’a été trouvée quelle que soit la couleur de peau de leur médecin.
Parmi les explications avancées par les scientifiques, le fait que la communication et la confiance puisse être meilleure entre une mère noire et un médecin noir, le fait que les médecins noirs soient plus au fait des autres difficultés que peuvent rencontrer les mères noires et leurs nouveaux-nés. Le racisme inconscient envers les mères noires et leur enfant a également été cité comme facteur possible.
Brad Greenwood, qui a dirigé l’étude, estime que ces conclusions confirment qu’il faut plus de diversité au sein des pratiquants en médecine, seuls 5% des médecins américains étant noirs.