Plusieurs centaines d’hommes, principalement des Afghans entre 18 et 30 ans, se sont installés près du Stade de France depuis l’évacuation d’un camp à Aubervilliers. Selon les associations, qui s’inquiètent de leurs conditions de vie, un bon nombre d’entre eux y campaient auparavant et ont raté l’évacuation, le 29 juillet.
C’est le cas d’Ahmed, Afghan de 29 ans : «Ce matin-là, je me rendais à l’assurance maladie pour faire une demande d’aide médicale. A mon retour, il n’y avait plus rien. Il restait seulement la police», explique le jeune homme, qui laissé sa femme et ses deux enfants en Afghanistan. Avec quatre amis, il s’est alors déplacé de quelques kilomètres pour installer sa tente près de cet accès à l’autoroute. En France depuis deux ans, Ahmed décrit sa situation actuelle comme «invivable» : «Ici c’est très sale et avec le bruit de l’autoroute, on n’arrive jamais à dormir.» […]
Contactée par Libération, la ville de Saint-Denis se dit préoccupée par «les conditions de vie très dégradées et précaires» des migrants et «par la localisation très dangereuse de ce campement en bordure d’une bretelle d’autoroute». […]
Islan fait partie des tout premiers à dormir le long de cet accès à l’autoroute A1, à quelques centaines de mètres du Stade de France. Il y a deux semaines, ils étaient seulement quatre. “Il y a des nouveaux arrivants tous les jour, explique-t-il. Ils viennent d’Italie ou de Belgique pour faire une demande d’asile.“ […] Maël, coordinateur de l’association Utopia 56, a l’impression que la situation tourne en rond : “C’est toujours le même cycle que l’on observe depuis 2015. Après chaque évacuation, les pouvoirs publics partent du principe qu’il n’y a plus personne à la rue, sauf qu’il y a de nouvelles arrivées.“[…]