À Paris, Lyon ou Marseille, les riverains des secteurs exposés mobilisent les juges et remportent des victoires.
«Après les pétitions, les coups de gueule auprès des élus, les gens saisissent les juges. Faudra-t-il envisager qu’ils finissent par se faire justice eux-mêmes?»Le sénateur LR de Paris, Pierre Charon, a passé un été studieux à observer les dernières tendances sécuritaires. À l’entendre, un mouvement de fond s’opère. «Face à l’inertie des élus et dirigeants, les gens se tournent vers le juge administratif. Ils savent que leur préjudice pourra être indemnisé par une action en responsabilité. À Marseille, les membres d’un collectif d’habitants ont ainsi obtenu 10.000 euros», rappelle-t-il.
C’était le 3 août dernier. Le tribunal administratif de Marseille a condamné l’État à des «dommages et intérêts» du fait de «mesures insuffisantes pour restaurer la tranquillité publique» dans un quartier souffrant du «déroulement régulier de rodéos motorisés». La plainte avait été déposée par «Vivre à Verduron, stop aux rodéos», un collectif des quartiers nord.