D’ici à 2022, 250 condamnés pour terrorisme islamiste seront libérés. Si, durant leur incarcération, le système pénitentiaire met en place toute une série de mesures pour tenter de les déradicaliser et préparer leur sortie, le danger qu’ils pourraient représenter une fois à l’extérieur est difficile à anticiper.
S’il est légitime que l’opinion publique s’inquiète de leur retour à la liberté, ces détenus, parmi les premiers à avoir été condamnés pour des faits de terrorisme islamiste, ne sont pas les plus dangereux. «Ils n’ont pas de sang sur les mains, à la différence de ceux qui ont commis des attentats», rappelle Véronique Brocard, auteur du livre Les Sortants : comment la France prépare la sortie des détenus radicalisés ? (éditions Les Arènes).
Ils ont ainsi été condamnés pour apologie du terrorisme, pour son financement, ou bien pour tentatives, avortées ou réussies, de se rendre en Syrie pour rejoindre Daesh. Aucun d’entre eux n’a d’antécédent meurtrier connu. Mais leur profil incite cependant à la prudence. «Le risque zéro n’existe pas», affirment d’ailleurs, dans l’ouvrage, les spécialistes de la prévention de la récidive.
«ni les enfermer le reste de leur vie, ni les tuer»
D’autant que chez certains de ces détenus, la radicalisation est allée de pair avec une propension à la violence déjà fortement présente. Comment faire, alors, pour que ces personnes qui ont ou vont terminer leur peine, ne deviennent pas un risque pour la société ? Et ne pas revivre un 26 juillet 2016, où Adel Kermiche, un fiché S sorti de prison quelques temps plus tôt – après dix mois de réclusion pour avoir tenté de rejoindre la Syrie – et assigné à résidence sous bracelet électronique en attendant son procès, avait pu sans aucun problème entrer dans une église pour égorger le père Hamel.