Que se passe-t-il derrière les murs d’un commissariat ?Après avoir intégré la police, Valentin Gendrot a, durant six mois, travaillé au commissariat du 19e arrondissement de Paris. Une arme à la ceinture, le journaliste sous couverture a rejoint une brigade dont certains membres tutoient, insultent et distribuent régulièrement des coups à des jeunes hommes noirs et arabes qu’ils surnomment “les bâtards”.Valentin Gendrot ne cache rien : précarité des conditions de travail, le suicide d’un collègue du commissariat, propos racistes, bavures, violence. […]
Violences, insultes racistes et homophobes mais aussi manque de moyens, suicide et mal-être des troupes… Dans Flic, publié jeudi 3 septembre (éd. Goutte d’or), le journaliste Valentin Gendrot raconte ses deux années mouvementées d’infiltration dans la police parisienne. Le reporter a ainsi voulu explorer une institution “clivante” en utilisant cette méthode controversée, objet d’un débat récurrent chez les journalistes. […]
Il décroche ensuite le poste qu’il visait : le commissariat du 19e arrondissement de Paris, quartier populaire de la capitale. Il y officie entre mars et août 2019 […] Dans le passage le plus explosif de son livre, il assure avoir assisté à une “bavure” commise par un collègue et que lui-même a couverte avec d’autres policiers. Ce jour-là, sa patrouille est appelée par un voisin se plaignant de jeunes écoutant de la musique au pied d’un immeuble. Le contrôle dégénère quand un des policiers “tapote” la joue d’un adolescent qui, en réponse, provoque le fonctionnaire : “Je te prends en un contre un”. […]
Il s’inquiète aussi que “n’importe qui [puisse] devenir flic” : son statut de journaliste n’a jamais été découvert et sa formation de trois mois est selon lui lacunaire, “low cost”, selon les termes d’un instructeur. […]