Selon vous le poids excessif des technocrates empêche l’innovation. Des exemples?
Je cite cet éleveur de volailles bios qui n’a jamais réussi à fournir ses poulets à la cantine de l’école de son village. Alors que tous les élèves sont venus visiter son élevage exemplaire, à cause des normes, la cantine continue à servir du poulet brésilien industriel. Idem pour cet entrepreneur innovant qui a mis au point des péniches hybrides fonctionnant à l’électricité et au gaz. Comme ce type de moteurs n’a pas d’existence juridique, il a dû renoncer alors qu’il pouvait livrer les colis d’Ikea au coeur de Paris sans polluer. Il y a aussi ce vigneron de Saint-Nicolas de Bourgueil, devenu une star aux Etats-Unis, au Japon et en Corée, avec son vin vieilli en amphores enduites de cire d’abeille. La préfète a exigé la destruction de ce breuvage inconnu des services. Au lieu de gagner des parts de marché, il a passé des mois à batailler contre l’administration et à dû tout envoyer à la distillerie.
Vous décrivez en détail l’affaire des masques…
C’est un cas d’école de ce que nos fameuses têtes pensantes sont capables de faire. Alors que l’épidémie était à son paroxysme, on expliquait aux Français que les masques étaient inutiles, tout en cherchant à en acheter en Chine par tous les moyens et en détruisant des stocks importants qui étaient sur le territoire, sans même prendre la peine de vérifier de visu qu’ils étaient impropres à la consommation. […]
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