Une partie des 85 000 Lesbiotes et les autorités locales ont entamé un bras de fer avec le gouvernement, déterminé à maintenir coûte que coûte à Lesbos les plus de 12 000 demandeurs d’asile ; à l’exception des 406 mineurs isolés qui sont tous montés à bord d’avions pour Thessalonique au nord de la Grèce, le 9 et 10 août. Ils seront ensuite accueillis dans une dizaine de pays européens volontaires, qui ont décidé de réactiver les promesses de relocalisation proférées en mars dernier.
Les incendies sont « l’occasion ou jamais de fermer définitivement Moria. Nous ne voulons pas d’un autre camp et nous allons nous opposer à tous les travaux entrepris », a ainsi déclaré Vaguélis Violatzis, président de la commune voisine de Panagiouda. Cette opposition à des camps temporaires comme durables « est définitive », a renchéri la municipalité de Mytilène, en ajoutant qu’« il serait préférable que les autorités compétentes le comprennent et coopèrent », rapporte Kathimerini.
Des villageois ont construit des barricades pour empêcher le nettoyage et la reconstruction du plus grand camp de migrants d’Europe ravagé par les flammes jeudi. Plusieurs milliers de personnes, dont des femmes et enfants, se sont retrouvés à la rue. […]
“On en a marre de ces gens. Ils ont brûlé le camp car ils ne voulaient pas y rester. Ils veulent partir et nous voulons qu’ils partent. Nous ne les voulons plus ici parce qu’ils brûlent tout, ils détruisent nos oliviers et nos familles. Ils volent. On n’en peut plus.”
Sof, sans emploi.
“Les flammes, Moria en a déjà vu tellement”, “La situation à Moria c’est ça : on brûle, on reconstruit, on brûle, on reconstruit. C’est un bon boulot. Il y a beaucoup d’argent pour ça, mais pour les locaux, on ne fait rien. La situation est très mauvaise.”
Kostas, pêcheur à la retraite
[…]Qu’ils le construisent ailleurs en Europe, mais plus chez nous.
Un habitant de Lesbos