Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, et des membres éminents du gouvernement sont à l’origine de «possibles crimes contre l’humanité» dans le pays déchiré par une crise politique et économique, ont affirmé mercredi 16 septembre des enquêteurs de l’ONU, évoquant un usage systématique de la torture et des assassinats.
L’équipe d’enquêteurs – qui rend là son premier rapport mais qui n’a pu se rendre sur place au Venezuela – affirme avoir trouvé des preuves de crimes contre l’humanité et a indiqué qu’elle avait «de bonnes raisons de penser que le président» ainsi que le ministre de l’Intérieur et celui de la Défense, «ont ordonné ou contribué à commanditer les crimes avérés», explique Marta Valinas, qui dirige l’équipe d’enquêteurs, dans un communiqué. Certains de ces crimes «y compris des meurtres arbitraires et l’usage systématique de la torture tombent sous le coup de crimes contre l’humanité», a-t-elle affirmé.
«Ces actes sont très loin d’être isolés, ces crimes ont été coordonnés et commis au nom de directives d’Etat en connaissance de cause et avec le soutien direct d’officiers supérieurs et de hauts responsables du gouvernement», poursuit le rapport de 411 pages.
Les enquêteurs ont demandé aux autorités vénézuéliennes de mener immédiatement «des enquêtes indépendantes, impartiales et transparentes».
Le rapport estime aussi que d’autres instances y compris la Cour pénale internationale «devraient aussi considérer des actions judiciaires contre les individus responsables de ces violations et crimes identifiés par la mission», a souligné Mme Valinas.