Pour avoir tardé à prendre la mesure du problème, le royaume scandinave semble incapable d’arrêter le cycle des règlements de comptes entre gangs rivaux. Inquiétant.
(…) La capitale est, ces dernières années, le théâtre régulier de cette vendetta qui n’épargne ni les beaux quartiers ni les villes moyennes. Dans ce pays de 10,5 millions habitants, le nombre de morts par balles parmi les hommes de 20 à 29 ans a augmenté de 200 % entre 2014 et 2018. A Stockholm, on compte 17 tués pour la seule année 2019. A Malmö, la troisième ville du pays, naguère si tranquille, le chiffre s’élève à 47 depuis 2011. Un exemple : l’année dernière, une femme médecin, âgée d’une trentaine d’années, est tuée à bout portant sous les yeux de son compagnon, un repris de justice, alors que le couple se promène avec son bébé. Selon un procédé mafieux, l’homme est intentionnellement épargné afin de lui infliger une souffrance psychologique maximale. Glaçant.
Longtemps dépassée et incapable de réagir, la Suède prend enfin la mesure du phénomène. Pour la première fois, cette année, la classe politique a effectué sa rentrée parlementaire en abordant le sujet de front, tous partis confondus. “Mais qu’attendez-vous pour agir ?”, a exhorté la leader démocrate-chrétienne Ebba Busch en s’adressant au gouvernement rose-vert, le 8 septembre, dans l’hémicycle.