ÉDITO. Quoi qu’on pense de CNews, la chaîne a sa place dans le paysage médiatique, au même titre que ses consœurs de gauche.
Lorsqu’Eugénie Bastié, journaliste au Figaro, a quitté BFM TV pour CNews en cette rentrée, L’Obs a été prompt à dénoncer tout en nuances le transfert de cette journaliste « ultraconservatrice », « catho revendiquée » et « fan du Puy du Fou de Philippe de Villiers ». Ce n’est là qu’un des nombreux exemples de la chronique médiatique que nous inflige régulièrement la presse vigilante. Que reproche-t-on à la chaîne de Vincent Bolloré, qui s’est imposée progressivement comme une référence du débat télévisuel ? D’être « de droite ». Non pas qu’elle le revendique, mais de fait, elle compte des figures qui en font partie, comme Éric Zemmour, Gilles-William Goldnadel ou encore Charlotte d’Ornellas, et s’intéresse à des sujets considérés comme tels.
Voilà un cas typique de poutre et de paille, car les médias de gauche ne manquent pas à notre paysage. Dans la presse, si tous les bords sont représentés, notre « journal de référence » est « progressiste ». Du côté de la télévision et de la radio, les chaînes privées tendent, certes, vers la droite, mais les publiques penchent à gauche. On s’en rend compte par exemple à l’écoute de France Culture, dont la ligne éditoriale tient plus de Keynes et de Mitterrand que de Hayek et de Thatcher. Son nouveau directeur de la rédaction, Arnaud Bousquet, était d’ailleurs en position éligible sur la liste de Martine Aubry lors des dernières municipales à Lille.