L’emballement médiatique autour de la mort de George Floyd empêche de parler posément et de manière objective des violences policières aux États-Unis.
(…) Afin de quantifier les préjugés raciaux dans les meurtres commis par la police, une étude publiée en 2016 dans la revue Injury révélait que les Noirs américains n’étaient pas plus susceptibles d’être blessés ou tués par la police que les Blancs américains lors de contrôles. Et, malgré la conclusion générale du rapport du Center for Police Equity selon laquelle les policiers feraient davantage usage de la force contre des suspects noirs, il constate également que les Noirs ne sont pas plus susceptibles que les Blancs d’être soumis à une force mortelle. En réalité, il observe même que les Blancs courent un risque plus élevé d’être tués lors d’une arrestation. (…)
D’autres chercheurs se sont focalisés sur l’usage policier des armes à feu. Une étude ancienne fournissait quelques données attestant d’une disparité raciale, mais pas dans le sens attendu : elle révélait en effet que la police tirait davantage de balles sur les suspects blancs que sur les suspects noirs.
(…) Dans le cadre d’une série d’expériences de simulation psychologique intense menées à l’université de l’État de Washington, il a été constaté que les policiers avaient une propension à tirer sur des suspects blancs plus rapidement que sur des suspects noirs (…)
Une étude arrivant à une tout autre conclusion. « Les résultats sont surprenants », écrit Fryer. « Par rapport aux Blancs, les Noirs ont 23,5 % de risques en moins d’être abattus par la police lors d’une interaction ».
(…) Si la mort d’un Blanc aux mains d’un policier fait rarement la une des journaux, au contraire, la mort d’un Noir a toutes les chances de générer sans attendre une large couverture médiatique, une flambée d’indignation ainsi que des manifestations, voire des émeutes, pour des semaines ou des mois.