Macron, Castex, Sarkozy, les écologistes, Joffrin, le PS… Jean-Christophe Cambadélis lâche ses coups et développe sa stratégie pour 2022 pour Le Point.
Comment le PS doit-il se positionner par rapport aux islamo-gauchistes ?
Ce terme n’a aucun sens. J’emploie le terme de « campisme ». Et même de « campisme aveugle ». Au nom de la défense des musulmans, ce qui est pour le moins honorable, des hommes et femmes de gauche refusent de voir qu’il existe un courant sectaire intégriste plaçant la foi au-dessus de la loi.
Ils refusent de comprendre le danger, dans le moment de désagrégation républicaine que nous vivons. Il ne s’agit pas du grand remplacement, mais de la libanisation des esprits. Il faut donc en revenir à la République qui place les Français de culture – les plus nombreux – ou de culte musulman sous sa protection. Car ils sont l’objet d’un double séparatisme, entre ceux qui, au nom de la foi, veulent qu’ils rompent avec la République et ceux qui, au nom de l’identité française, exigent qu’ils quittent la République.
Lorsque je forge le concept du séparatisme en 2017, j’ai en tête l’unité de la République et la lutte contre tout ce qui la désagrège, le communautarisme comme l’identité racialiste.
Emmanuel Macron rêve de refaire le match contre Marine Le Pen en 2022. Selon vous, cette affiche est-elle plausible une seconde fois ?
[…] Marine Le Pen souhaite un deuxième tour face à Macron. Car il est le seul qu’elle peut battre. Tout autre candidat serait susceptible de reconstituer un front républicain. Et Emmanuel Macron pense que, s’il est candidat et au second tour, il a course gagnée. Car les Français, même en traînant les pieds, ne voudront pas de l’extrême droite. Je serais très inquiet d’un tel deuxième tour. Car si Marine Le Pen peut l’emporter, la victoire de Macron ne permettra pas de stabiliser la situation. Et nous le verrions dès les législatives.
Je pense que les Français ne chercheront ni l’aventure ni la continuité, mais une forme d’ordre, autoritaire ou républicain, après les années de désordre. Et Le Pen et Macron, chacun à leur manière, ne l’incarnent pas, malgré les mots d’ordre. […]