Le chef de l’Etat a demandé de « résister à toute tentative » d’utilisation de ces crimes « pour mobiliser selon des lignes raciales ».
Le meurtre d’un fermier blanc, deux suspects noirs arrêtés, des manifestations virulentes… Le président sud-africain a appelé au calme, lundi 12 octobre, soulignant que les tensions raciales liées à ces incidents rappellent tristement que l’Afrique du Sud reste en convalescence de l’apartheid. Après une semaine de tensions croissantes, Cyril Ramaphosa a laissé passer le week-end pour s’exprimer, jurant qu’il ne laisserait personne rallumer « le brasier de la haine raciale ».
Samedi, des centaines d’agriculteurs blancs avaient manifesté en famille devant le siège du gouvernement, à Pretoria. Brandissant un poing rageur ou posant un genou à terre en prière silencieuse, ils avaient conjuré l’Etat de condamner les meurtres de fermiers blancs, qui se multiplient, et de prendre des mesures pour les protéger. « Nous sommes là pour dire au monde entier qu’il y a un gros problème en Afrique du Sud. Quelque chose qui couve depuis vingt-cinq ans » (date correspondant à l’arrivée de Nelson Mandela au pouvoir), a déclaré Andre Pienaar, acclamé par une foule en colère dans laquelle on pouvait voir des visages noyés de larmes.
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Plus de 50 homicides par jour
Le président a appelé à « résister à toute tentative » d’utilisation de ces crimes « pour mobiliser selon des lignes raciales », s’insurgeant contre les groupes de pression blancs qui évoquent un « nettoyage ethnique », voire un « génocide » des fermiers blancs. Il a estimé, s’appuyant sur « de nombreuses études », que la plupart des meurtres dans les campagnes sont le résultat d’actes crapuleux, « opportunistes ». « Affirmer que les crimes commis dans les fermes font partie d’un plan orchestré de la part de Noirs pour chasser les Blancs de leurs terres n’est simplement pas étayé par les faits », a-t-il prévenu.