Derrière son masque et ses tresses africaines voilant ses yeux, ce jeune Mahorais, installé à Millau depuis deux ans, est difficile à cerner. D’une voix basse et éraillée, il nie tous les faits qui lui sont reprochés et assure être “un bon gars”. Difficile à croire pour les magistrats, tant la liste de ses infractions est longue, “désolante et honteuse” pour le procureur.
Elle commence par des violences envers son voisin, handicapé à 80 %, pour une futile histoire de jeux vidéo et d’une manette dérobée… On est dans la nuit du 17 au 18 septembre, rue de la Capelle, et les policiers interviennent pour calmer les esprits. Ils sont reçus par des jets de cendriers, de canettes de bières et autres objets. Les enquêteurs sont formels : cela provient du troisième étage et de l’appartement du prévenu. Un an auparavant, ils avaient déjà eu maille à partir avec cet intérimaire, aîné d’une fratrie de huit frères et sœurs. Cette fois, ils l’arrêteront avec l’aide d’un passant, n’hésitant pas à aller chercher le jeune homme dans son appartement ! Mais après une courte nuit en garde à vue, il franchit un nouveau palier. Lors d’une visite obligatoire à l’hôpital, il insulte les policiers. Des insultes à caractère raciste – “fromage blanc”, “petit blanc”… – et “particulièrement choquantes” pour les avocates de la partie civile, Me Bénédicte Valentin et Me Laurence Foucault. Au retour au commissariat, il finira par asséner un coup de tête à un policier…