L’assassinat de Samuel Paty claque comme une alerte de plus. Le service du renseignement territorial des Yvelines, en charge de la surveillance de la radicalisation, n’a pas anticipé la tragédie. Par ailleurs, quelques mois plus tôt, le patron de ce service avait été remercié. Découvrez un extrait de l’enquête de “Marianne”.
(…) En juin 2018, dans une note confidentielle à sa hiérarchie, Jean-Luc Tastavull évoque la brutale éviction du secrétaire général du conseil des institutions musulmanes des Yvelines au profit d’élus plus « rigoristes » soutenus par des élus locaux et notamment par Pierre Bédier, président du conseil départemental, ancien maire de Mantes-la-Jolie (*)… Le document policier fait état de la campagne d’intimidation menée sur cet animateur musulman réputé modéré, avec en toile de fond des soutiens électoraux promis par ses rivaux. « Un an plus tard, le commissaire Tastavull a été viré par Jean-Jacques Brot (*), le préfet des Yvelines, officiellement suite à des incidents à Chanteloup-les-Vignes», se souvient un policer local, très amer par le limogeage de son ancien chef. « A quatre mois des municipales de mars 2020, on lui a reproché ne pas avoir fait remonter au préfet une note sur une possible flambée de violences à Chanteloup, raille cet enquêteur, mais la vérité c’est que la lutte contre l’islamisme radical ne plaisait pas à tout le monde. »
D’ailleurs, selon cet enquêteur, le préfet des Yvelines, en 2020, a réclamé au RT la surveillance du milieu… évangéliste (*). « On a cru rêver », soupire cette source, dénonçant une forme « d’immobilisme général ». (..)