Le fameux «vivre ensemble» ne peut se faire ni au prix de la soumission aux injonctions d’une religion quelle qu’elle soit, ni à celui du renoncement aux valeurs de la République, avertit la philosophe et politologue Renée Fregosi.
L’assassinat de Samuel Paty, décapité par un islamiste pour avoir fait son devoir d’enseignant de l’Ecole française, républicaine, laïque, est alors dramatiquement emblématique. D’une part, parce que l’Ecole est le cœur de cible de l’offensive islamiste, comme on l’a vu dès 1989 avec le «test de résistance» par les collégiennes voilées de Creil. D’autre part, parce qu’il existe une cohérence entre la complaisance à l’islam pratiqué de façon rigoriste, les imprécations contre les «blasphémateurs», et l’action terroriste islamiste. Enfin, parce qu’une certaine conception humanitariste de l’accueil de l’étranger combinée à un multiculturalisme relativiste voire anti-occidental, confortent une immigration incontrôlée potentiellement néfaste.
Mais les attentats islamistes et leur succession à un rythme de plus en plus accéléré, par l’horreur, la sidération, la terreur qu’ils suscitent à dessein, tendent à nous renvoyer à une fausse alternative sinistre: salafisme (fondamentalisme et pratique rigoriste de l’islam) et «islamisme radical», ou frérisme (des Frères musulmans) et «islamisme modéré»? En quelque sorte leurrés par la violence terroriste, on se laisserait berner par les propos trompeurs des prétendants à la représentation d’un islam de France «apaisé». Pour échapper au couteau des égorgeurs, on tomberait alors dans les filets tendus de longue date par les Frères musulmans qui, comme le dit volontiers Tareq Oubrou, «pour le moment» font profil bas. […]