Dans cette odyssée à travers Paris au cours de laquelle ces deux êtres en perdition vont peu à peu s’apprivoiser, le cinéaste dresse une cartographie très documentée des lieux de la misère, depuis l’atmosphère inquiétante des sous-sols du tunnel des Halles jusqu’au bois de Vincennes en passant par les camps de migrants de la Porte de La Chapelle.
Mais Claus Drexel ajoute à ce réalisme documentaire une dimension onirique faite d’images d’un Paris de carte postale sublimé, d’apparitions fantomatiques ou de visions kaléidoscopiques. Cet audacieux et déconcertant mélange des genres fonctionne tant il est difficile de ne pas être touché par ce conte plein d’humanité qui redonne existence et dignité aux exclus de notre siècle.