La suspension temporaire d’une professeure de l’université d’Ottawa après un cours le 23 septembre au cours duquel elle a prononcé le mot “nègre” agite le Canada. L’affaire réveille la querelle entre francophones et anglophones, les uns s’inquiétant plutôt d’une atteinte à la liberté d’enseignement pendant que les autres crient au racisme.
Le mot de trop. Le 23 septembre dernier, Veruschka Lieutenant-Duval, professeure à l’université d’Ottawa (Canada) donne un cours sur la théorie queer. La communauté gay s’est réappropriée ce terme – à l’origine insultant – explique-t-elle à ses étudiants sur Zoom. Ce procédé porte un nom : la « resignification subversive ». Aux États-Unis la communauté noire a fait de même avec l’insulte « Nigger » ajoute l’enseignante. Elle ne le sait pas encore, mais le fait d’avoir prononcé ce terme, bien que dans un contexte pédagogique, va susciter de vives réactions. Et réveiller la querelle entre francophones et anglophones dont les références culturelles sur le racisme ou la liberté d’expression divergent.