Ibraheem Samirah, élu démocrate, d’origine palestinienne, s’estime le « reflet » d’une circonscription, où 41 % des habitants ne sont pas nés aux Etats-Unis.
Gamin à Chicago dans l’Illinois, adolescent à Amman en Jordanie, et depuis peu élu démocrate d’une banlieue de Virginie. La vie d’Ibraheem Samirah, 29 ans, donne, en accéléré, une idée du bouleversement démographique qui, en une vingtaine d’années, a ancré l’ancien Etat sudiste et conservateur dans le camp démocrate. En 2019, une vague bleue, formée dans les suburbs (« banlieues »), a même donné une majorité au gouvernement de l’Etat de Virginie (Sénat et Chambre des représentants). Ibraheem Samirah en est l’incarnation.
« Je suis le reflet de mes concitoyens », affirme avec assurance ce jeune dentiste, qui reçoit dans les locaux de sa circonscription désertés en raison de la pandémie. Elu à la Chambre des représentants de l’Etat, dans un district situé en grande banlieue de Washington, non loin de l’aéroport international de Dulles, il ne s’étonne guère d’avoir remporté la primaire démocrate contre « un ancien maire septuagénaire, un militant afro-américain et un lobbyiste de Washington » en 2019, puis de s’être imposé avec une avance de 25 points sur son adversaire républicain. […]