Afin de lutter contre une montée du populisme, la commissaire européenne aux Affaires intérieurs a expliqué ce jeudi devant les sénateurs français que les pays devaient expulser davantage d’étrangers en situation irrégulière.
Ylva Johansson a ainsi souhaité que les accords entre les pays d’origine et les états européens se multiplient, afin de favorises ces renvois. Selon elle, 140.000 migrants sont entrés clandestinement dans l’UE l’an dernier, rapporte l’AFP.
[…]LES DÉCISIONS DE RENVOI PAS ASSEZ RESPECTÉES
Cette volonté de tout faire pour favoriser les retours est justifiée selon elle par le fait que si «les citoyens européens sont prêts à accueillir les personnes en besoin de protection internationale, (…) ils veulent qu’on fasse la distinction entre ceux qui ont le droit de rester, et qui doivent être intégrés, et ceux qui n’ont pas vocation à rester», détaille-t-elle. «Si nous ne sommes pas capables d’être plus efficaces sur les retours, il y a un risque de (montée du) populisme et le risque de perdre le soutien des citoyens européens», s’inquiète-t-elle.
La commissaire européenne a également pointé le problème du faible taux d’exécution d’une décision d’expulsion en Europe. Il est seulement de 30% en moyenne, et descend même à «13, 14% pour la France». Un autre point négatif et que cette procédure est «très longue», selon elle. Entre le moment où elle est prononcée et celui où le renvoi est enclenché, «les gens s’intègrent dans la société, tombent amoureux, commencent à travailler, et il devient très difficile de procéder à ces retours. C’est ce que je veux éviter», a-t-elle affirmé.