Kafka raconte la fachosphère
À la lumière des récents attentats terroristes et de la température ambiante en France où s’échauffent un racisme anti-musulman et une islamophobie sans-gênes sur les plateaux de télévisons et les réseaux sociaux (n’en déplaise à certains, le terme est tout à fait légitime), très difficile de ne pas faire le parallèle entre le personnage de Kafka, Gregor l’insecte, et la sournoise formation d’une vision répulsive du musulman réel ou supposé, qui se superpose et s’ajoute à l’attitude déjà clivante face à l’immigré, celle-là même transposée au descendant français d’immigrés.
[…]Le clivage entre Français et immigrés et descendants Français d’immigrés
Parqués à l’extérieur des villes dans des HLM insalubres, la main-d’oeuvre principale à la reconstruction de l’économie française d’après guerre, les immigrés, ont vécu dans des conditions de vie et de travail extrêmement précaires. À la situation économique se sont ajoutés la discrimination à laquelle ils étaient particulièrement exposées, et le mal-être lié à l’isolement social qui s’est fortement développé dans ces banlieues, quartiers, cités, où toute intégration était difficile, voire quasi-impossible, de fait. Aujourd’hui, à la troisième et quatrième génération, les descendants d’immigrés, pourtant français, sont toujours perçus comme enfants de l’immigration. Suivant le même schéma, enfants et petits-enfants se sont retrouvés entre eux, oubliés, abandonnés par la République, loin du programme de développement des villes. Français, mais isolés, écartés, séparés. Plus de 40 ans de politique de la ville, des promesses et des aménagements ça et là, mais pas de travail en profondeur.
Dans ces banlieues, quartiers, cités, le niveau d’éducation est très bas, et l’accès y est difficile. Les discriminations sur le marché du travail font florès : le risque d’être au chômage pour les descendants d’immigrés est trois fois plus élevé que celui des travailleurs non immigrés. Pour ces générations, deux choix possibles : la persévérance pour s’en sortir, ou la révolte contre les injustices d’un système. Les moins combatifs ou les plus blessés sombrent dans la délinquance, ou la violence.
[…]…qualifier des dérives d’islamisme ne fait que fusionner dans les esprits deux choses qui ne sont pas à fusionner. Rappelons que le terme est une création française apparue au XVIIIème siècle pour signifier religion musulmane. Pas de surprise si amalgame il y a, ou il y aura. Il n’y a qu’à voir le discours médiatique ou l’angle que choisissent les médias au moindre incident de violence, de quelque nature qu’il soit, occasion en or pour s’attaquer à l’islam…
[…]L’article dans son intégralité sur Le Courrier de l’Atlas