Le Japon n’a pas d’immigration illégale. Grâce à son insularité mais aussi à une traque sans répit des clandestins : le séjour illégal est un crime. Une centaine d’entre eux se trouveraient dans l’Archipel. Quant aux “mineurs non accompagnés”, ils seraient, au plus, quelques dizaines.
L’histoire fait la Une des quotidiens japonais depuis quelques jours : une vingtaine de Vietnamiens dont la plupart ont dépassé leur durée légale de séjour au Japon auraient volé des porcelets dans la campagne cet été pour les consommer et les revendre. En France, cette histoire n’aurait même pas les honneurs de la presse régionale. Mais au Japon, elle fait les choux gras de la presse nationale. Pourquoi? Parce qu’elle est spectaculaire à l’échelle de l’immigration illégale dans le pays. Cette question qui taraude aujourd’hui Emmanuel Macron a été réglée par la troisième économie du monde. Ce alors qu’elle accueille actuellement un afflux massif d’immigrés de travail : 700.000 en 5 ans, dans leur très grande majorité sur visa temporaire non renouvelable. Comment fait-il? Outre sa situation géographique, très favorable, il se tient à une politique de renvoi froide et rigoureuse.
Il y eut bien une petite communauté d’étrangers illégaux au Japon. Jadis. Au début des années 90, l’Archipel recense 300.000 étrangers en situation irrégulière. Le pays, déjà en manque de main-d’œuvre, les tolère sur son sol. Leur apparition près des grandes gares, dans une foule naguère homogène, inquiète le passant. Les policiers en patrouille qui parcourent inlassablement les rues des villes à vélo ferment l’œil. Le hola politique viendra en octobre 2003. Le gouverneur de Tokyo Shintaro Ishihara, les services d’immigration du ministère de la Justice national et local, la police de Tokyo publient un communiqué commun dans lequel ils annoncent un objectif chiffré : diminuer “de moitié en cinq ans” le nombre d’étrangers en situation irrégulière dans la ville. Un peu comme si, en France, la maire de Paris Anne Hidalgo, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le préfet de police de Paris Didier Lallemand faisaient cause commune. […]
Est-ce en raison du faible volume d’étrangers en situation irrégulière ? De leur identification précise au moment de leur entrée sur le territoire? Le Japon en tout cas n’a pas, contrairement à la France, de problème de refus des pays d’origine d’accueil de leurs ressortissants. […]