Depuis des semaines, la droite et l’extrême droite lient immigration et terrorisme. Après le discours du Perthus d’Emmanuel Macron, la majorité doit trouver un équilibre sur un sujet qui l’a déjà déchirée en début de quinquennat.
Depuis des semaines, les oppositions de droite lient sans réserve immigration et terrorisme. « Oui, je fais le lien entre terrorisme et immigration. Ce sont les faits », clamait encore, jeudi, le président des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau. Couverture médicale, droit d’asile, tous les chevaux de bataille usuels ressurgissent. […]
« Il ne faudrait pas qu’on en arrive à légitimer des discours d’exclusion », estime ainsi le député LRM de l’Eure Bruno Questel, qui juge la question migratoire pertinente mais s’inquiète de possibles « sorties de route ».[…]
« On ne mêle pas l’immigration à la sécurité ou au terrorisme », assure, pour sa part, le député de la Vienne Sacha Houlié. Christophe Castaner, le président du groupe LRM à l’Assemblée nationale, reconnaît qu’il y a désormais une question de terrorisme « endogène ou exogène », tout en réfutant les termes du débat tels qu’ils sont posés à droite et à l’extrême droite, liant terrorisme et immigration. […]
Dans l’immédiat, le groupe a plutôt tenté de freiner l’irruption de ces sujets sur la scène parlementaire. « Ce n’est pas l’opposition qui nous dicte l’agenda des sujets », s’agace la députée LRM des Bouches-du-Rhône Anne-Laurence Petel. Les députés ont notamment esquivé la possibilité, portée par Beauvau, de dispositions visant les mineurs isolés et les tests osseux pour déterminer la majorité dans la proposition de loi sur la sécurité globale, examinée la semaine du 9 novembre dans l’Hémicycle. Histoire d’éviter le mélange des genres, entre sécurité et asile, immigration et terrorisme. Vu la pression, l’évitement ne devrait plus durer longtemps. […]