Ce n’est pas dû qu’au Covid-19, au confinement et au télétravail. La tendance consistant à réduire ses rapports sociaux est née bien avant. Et elle a des conséquences politiques, assure l’économiste Noreena Hertz, “la plus grande spécialiste du sujet”.
Du siècle court au siècle de la solitude. Une solitude parfois extrême, comme dans le cas du confinement imposé par le Covid-19, et aux conséquences importantes, psychologiques, mais également sociales, physiques et politiques : « Car les nouveaux populismes et mouvements d’extrême droite de ces dix dernières années sont tous le fruit de la solitude. » Bienvenue donc dans le «Siècle solitaire», qui est également le titre du dernier ouvrage de l’économiste et essayiste anglaise Noreena Hertz, The Lonely Century : How Isolation Imperils Our Future (Le siècle solitaire : se rassembler dans un monde qui s’effondre, ndlr), qui vient tout juste d’être publié en anglais par la maison d’édition Sceptre.
Après plusieurs essais sur le néolibéralisme et «Génération K», la chercheuse de 53 ans s’intéresse aux dernières dégradations d’un fléau existentiel séculaire, car «mon âme agonise, je suis seul, seul dans cette vaste mer», écrivait Coleridge dans La complainte du vieux marin. […]