« La France ne m’a jamais rien apporté », « Je me suis fait laver le cerveau en prison par des islamistes », « Vous allez entendre parler de moi, je vais tuer quelqu’un, tout faire exploser ». Tels auraient été les propos tenus par un résident de Courbevoie (Hauts-de-Seine) de 24 ans à trois agents du centre social de la commune, mercredi 4 et jeudi 5 novembre 2020.
[…]« Avez-vous dit, les propos qui vous sont reprochés, Monsieur ? », demanda la magistrate au prévenu après un rappel des faits détaillé. « Non Madame. Mes propos ont été déformés », se défend le prévenu qui se lance ensuite dans de nombreuses explications peu intelligible, laissant les magistrats pantois.
[…] « le jeune homme était venu pour obtenir une allocation alimentaire, rapporte à la barre, l’agente du conseil départemental en charge de la détection de la radicalisation. Le lendemain, il est revenu tenir des propos similaires, de la même manière que la veille : en étant calme et serein. »En plus de ces menaces de mort, le prévenu aurait également confié aux agents son point de vue sur des attentats ayant été récemment commis. « Les attentats de Charlie Hebdo et la diffusion des caricatures de Mahomet, c’est un coup des Juifs »
[…]Incarcéré jusqu’en septembre dernier pour d’autres faits, ses colocataires de cellule auraient « tenté de lui laver le cerveau », l’auraient « traité de renégat de mécréant » parce qu’il n’était pas d’accord avec eux, selon lui.
[…]L’avocat ajoute également que ni les menaces de mort, ni l’apologie du terrorisme ne sont caractérisées, du fait du caractère rapportée de ces paroles. « Il ne faut pas oublier à qui vous avez affaire, renchérit l’avocat du prévenu. L’expertise psychologique est formelle : « Son jugement est quelque peu altéré par sa débilité ».
À l’aide de cette plaidoirie quelque peu cynique, l’avocat espère bien que son client sera relaxé et ne sera pas condamné aussi durement que les réquisitions du parquet l’exigent […]
Une peine demandée lourde en raison du passé du jeune homme : 16 condamnations pour plusieurs menaces de mort, vols aggravés, outrages, refus d’obtempérer, appels à la rébellion, conduite sans permis, exhibition sexuelle ou encore appels téléphoniques malveillants.
Après de longues délibérations, les magistrats du siège n’ont pas suivi totalement les réquisitions du parquet. La relaxe pour apologie du terrorisme a été prononcée mais l’homme a été reconnu coupable de menaces de mort, le condamnant ainsi à dix mois de prison dont sept mois en sursis probatoire de deux ans, régit par les obligations requises par le parquet.