17/11/2020
14/11/2020
Après six semaines de combats dans le Haut-Karabakh, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont signé un accord de cessez-le-feu total le 9 novembre. Cinq jours après, l’un des premiers territoires du Haut-Karabakh doit passer sous le contrôle azerbaïdjanais et les habitants effacent toute trace de leur passage en brûlant leurs maisons et en emportant leurs morts, craignant que les Azerbaïdjanais ne détruisent leurs cimetières.
Dans un des villages de ce district plane une odeur de brûlé au milieu des décombres, mais cela n’a rien à voir avec les stigmates de la guerre. Les combats n’ont pas atteint ce village près de la frontière arménienne. À Kelbadjar, ce sont les habitants qui brûlent leurs maisons et toute trace de leur passage. « On va brûler et détruire les registres avec les numéros et les adresses, les photocopies des passeports des clients, parce qu’ici vous voyez c’est la banque de l’État du Haut-Karabakh », explique un habitant.
Noraïr est de retour de la ligne de front, démobilisé dans les premières vingt-quatre heures. Ce père de famille est revenu immédiatement sur les terres qu’il doit quitter : « On déterre nos morts, pour que l’histoire ne se répète pas, pour que nos cimetières ne soient pas détruits par les Azerbaïdjanais comme ils l’ont fait par le passé. Moi-même, je viens tout juste de déterrer le cercueil de mon fils. »
Les mains encore pleines de terre, Norair ouvre le coffre de sa voiture, sous une palette et une pelle, le cercueil en bois de son fils décédé enfant. Dans ces territoires qui vont passer sous contrôle azerbaïdjanais, ils sont nombreux à partir avec leurs défunts pour les ramener en Arménie.