Quelques jours avant l’assassinat du professeur, le référent laïcité a envoyé un e-mail assurant que ce dernier ne maîtrisait pas les « règles de la laïcité ».
Ce 17 octobre, entendue par la Sous-direction antiterroriste (SDAT), au lendemain de l’assassinatde Samuel Paty, Delphine*, la principale du collège de Conflans-Sainte-Honorine, retrace les derniers jours du professeur. (…) Depuis le 5 octobre, Delphine enchaîne en effet les rendez-vous avec les parents d’élèves, déploie son énergie en soutien du professeur Paty, dénonce le comportement de Brahim Chnina, le père de la collégienne par qui tout est arrivé.
(…) Un référent laïcité, inspecteur de vie scolaire de l’académie de Versailles, doit se rendre dans l’établissement. Delphine raconte aux policiers à ce sujet : « Cet entretien devait me permettre d’avoir des éléments de langage pour informer les familles, le mettre en retrait. M. Paty commençait à accuser le coup, je voulais le protéger, qu’il voie les familles, mais sans l’exposer. »
Le mail adressé à la principale le 8 octobre et rédigé par le référent laïcité en question ne dit pas tout à fait cela. « Bonjour, Madame la Principale, comme suite à notre échange, je vous confirme ma présence demain 13 h 45 à vos côtés pour recevoir M. Paty, professeur d’histoire-géographie, en présence de Mme X., CPE. Cet entretien portera notamment sur les règles de laïcité et de neutralité que ne semble pas maîtriser M. Paty. »
(…) Le 13 octobre, elle dépose une plainte avec le professeur. Le reste de la semaine est plus calme, même s’il est rapporté que quelques élèves traitent M. Paty de « raciste » dans la cour de récréation.
Le professeur sera décapité le vendredi 16 octobre 2020 vers 17 heures.
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