Dans un extrait de son nouveau livre, Megan Rapinoe évoque l’indignation qui a suivi sa décision de s’agenouiller pendant l’hymne national en 2016 en soutien à Colin Kaepernick (NDR : le sportif noir précurseur de ce mouvement).
« Quand j’ai informé les journalistes que je m’agenouillais pour attirer l’attention sur le suprémacisme blanc et la brutalité policière, beaucoup de Blancs l’ont, de façon à peine croyable, pris personnellement. J’ai trouvé cela bizarre : ce n’est pourtant pas de leur faute, en tant qu’individus si l’esclavage avait eu lieu, mais il était de notre responsabilité à tous de le dénoncer.
Je ne m’attendais absolument pas à l’ampleur de l’indignation que cela a généré : lorsque j’avais fait campagne pour les droits des LGBTQ+ ou de l’équité salariale entre hommes et femmes, j’avais toujours été chaleureusement accueillie.
Pourtant, avant coup, je pensais que mon acte passerait relativement inaperçu : mon statut de femme blanche et frêle, jouant dans un sport ou les Noirs sont minoritaires – si on le compare au basket-ball -, ou encore ma chevelure, moins imposante que celle d’un afro américain… tout cela m’éloignait du stéréotype raciste de l’homme noir agressif que pouvait incarner Colin Kaepernick.
Si je pensais un peu agacer quelques personnes, je n’imaginais en aucun cas soulever l’indignation générale… J’avais tort : De nombreux Américains ont considéré que j’avais par cet acte littéralement trahi leur race. Mon agent a reçu de nombreux courriers haineux, mes réseaux sociaux ont été envahis de messages d’insulte. »