Les cloches des églises ont sonné à la volée, hier, à Bécharré (Liban-Nord), après le meurtre d’un jeune de la ville, Joseph Tok, tué par balles dans la région des Cèdres par un ressortissant syrien, dans des circonstances mal éclaircies, et semble-t-il avec sa propre arme. Le conseil municipal de la ville a demandé aux habitants d’employer de la main-d’oeuvre “locale” dans tous les secteurs d’activité.
[…] Tout de suite après l’incident, quelques dizaines de journaliers syriens ont été aperçus désertant à la hâte Bécharré, où l’atmosphère était tendue. En soirée, seuls des jeunes rôdaient encore dans des rues désertes, brûlant des motos appartenant à des journaliers syriens, tandis que, terrorisés, ces derniers, nombreux dans le village, se barricadaient dans leurs logements de fortune par peur de représailles aveugles.De son côté, le conseil municipal de Bécharré s’est abstenu de commenter la réaction des habitants, les invitant à faire preuve de patience jusqu’à ce que l’enquête soit menée sur les événements de la veille, et a appelé à prendre des mesures vis-à-vis de la main-d’oeuvre syrienne. […]
A l’issue d’une réunion urgente, les autorités municipales ont exprimé leur “étonnement” concernant la possession, par un ouvrier syrien, d’une arme et se sont interrogées sur ses motifs. Elles ont dès lors réclamé aux forces de l’ordre de mener une “inspection élargie” des habitations des ressortissants syriens de la ville “afin de vérifier leur identité”. Elles ont adressé une mise en garde “aux Syriens qui sont présents illégalement“, les enjoignant “à quitter immédiatement” la localité. “Nous ne resterons pas silencieux face à ce crime et nous espérons que tout le monde fera preuve de patience jusqu’à la fin de l’enquête“, ajoute le conseil municipal dans son communiqué, réclamant “des sanctions sévères” contre le meurtrier présumé.