Ça fait 30 ans que je vis à Marseille et jamais personne avant ne m’avait traîné dans un commissariat, peste le père de Yanis, 10 ans. Je n’ai jamais éduqué mes enfants dans la haine, et là on nous a interrogés pendant des heures, ainsi que mon fils, et on est venu fouiller chez nous. On aurait dit que c’était un terroriste”.
Si la machine judiciaire s’est mise en branle autour de cette famille, c’est qu’au retour des vacances de la Toussaint, juste avant lesquelles le professeur Paty a été décapité en région parisienne, Yanis n’a pas été respectueux de la minute de silence en hommage à la victime de cet acte barbare. Et même davantage. “Oui c’est vrai, je n’ai pas bien respecté ce moment de silence, j’ai été turbulent, et c’est vrai aussi qu’après, dans la cour de récré, j’ai dit qu’il l’avait bien mérité. Mais franchement je n’ai rien contre ce professeur, c’était des mots en l’air, j’aurais dû dire ma pensée autrement, c’est juste que je n’aime pas les caricatures”, relate le garçon, scolarisé en 6e dans un collège privé catholique du centre-ville.