Elle revient. Du moins, c’est ce que beaucoup, à gauche, voudraient croire. Dimanche 29 novembre, selon un sondage de l’Ifop pour le JDD, c’est Christiane Taubira que les sympathisants de gauche plaçaient en tête de leurs personnalités préférées. Depuis jeudi, la revue Zadig publie un entretien-fleuve de l’ancienne garde des Sceaux de François Hollande. Elle y évoque sa candidature à la présidentielle de 2002 : “Et s’il fallait recommencer je recommencerais – différemment, pour qu’on entende mieux ma voix.”
Taubira, vingt ans après ? Dans une gauche plus divisée et plus faible que jamais, il n’en fallait guère davantage pour rallumer les espoirs de certains. Même si, jusqu’ici, elle s’est tenue à l’écart des grandes manœuvres. Elle ne s’était pas rendue à la rentrée des socialistes, fin août à Blois. Ni à celle des écologistes. Sur le bandeau de son roman Gran Balan, paru en septembre, il est écrit : “rentrée littéraire”. Pas politique. Son ami l’ex-député socialiste Christian Paul décrypte : “Elle est dans la bataille des idées, mais elle n’a pas le désir de revenir batailler en cette rentrée politique.” Il ajoute : “Juppé avait la tentation de Venise, Taubira a la tentation de -l’Amazonie”, où elle vit, en Guyane.