L’Allemagne fut en 2015 à la pointe de l’accueil des Syriens fuyant la guerre civile. Elle envisage aujourd’hui d’autoriser le renvoi dans leur pays de ceux coupables de crimes ou considérés comme dangereux, soulevant une question épineuse. D’ici vendredi, le ministre fédéral de l’Intérieur, Horst Seehofer, favorable à une reprise des expulsions sous conditions, doit se prononcer avec ses 16 collègues des États régionaux sur une telle mesure.
Cette décision ouvrirait une brèche dans un pays qui a accueilli quelque 790.000 Syriens depuis dix ans et compte désormais la plus grosse communauté syrienne en Europe.[…] […] Mais le conservateur Horst Seehofer souhaite désormais un examen “au cas par cas au moins pour les criminels et les personnes considérées comme dangereuses“. Ce moratoire, reconduit chaque semestre, “ne peut pas s’appliquer sans exception“, a fait valoir une porte-parole de M. Seehofer, soulevant l’ire de la gauche et des Verts ainsi que des organisations de défense des droits de l’Homme.
Pour le ministre, il s’agit d’envoyer “un signal” aux délinquants syriens qui commettent des forfaits ou mettent en danger la sécurité de l’État en leur montrant qu’ils “ont perdu leur droit de séjourner en Allemagne”. […] Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui a mis l’immigration, la sécurité et l’islam au coeur de son agenda, réclame aussi la reprise des expulsions vers la Syrie. […]