Quarante-trois organisations et villes d’Europe demandent vendredi 11 décembre que soit amendée la proposition de réforme de la politique migratoire présentée par Bruxelles, un texte «déséquilibré» qui doit être discuté lundi par les responsables européens.
«Manifestement orienté vers les retours, la prévention des arrivées et la protection des frontières, sans aucun mécanisme de répartition solidaire effectif des réfugiés accueillis, le Pacte (sur la migration et l’asile) semble oublier que les fondements du droit d’asile reposent sur un accueil digne des demandeurs d’asile et le respect de leurs droits fondamentaux», écrivent dans un communiqué ces associations (dont plusieurs Françaises comme France terre d’asile), organisations et villes «accueillantes» européennes. Pour elles, le «Pacte» proposé par la Commission européenne en septembre est «de ce fait déséquilibré : il propose un traitement précoce des demandes d’asile et d’immigration par des procédures aux frontières où l’enfermement apparaîtra aux arrivants comme le premier visage de l’Europe, tandis que la solidarité entre États membres pour l’accueil demeurera une option facultative».
Le texte a déjà fait l’objet d’une levée de boucliers de la part de plusieurs pays européens, parfois pour des raisons opposées, les uns dénonçant un pacte trop contraignant en termes d’accueil, les autres, comme les pays de première ligne dans l’arrivée des migrants (Italie, Espagne, Grèce, Malte), réclamant davantage de solidarité. […]
Ils appellent «les institutions européennes et les États membres à infléchir ce pacte pour une politique d’asile et d’immigration respectueuse des droits fondamentaux et des conditions du ”vivre ensemble” en Europe».