Un climat quasi insurrectionnel s’est installé en plusieurs points de Nouvelle-Calédonie depuis lundi, du fait des incendies de voitures et d’une station-service, de barrages routiers, de violences urbaines et de destructions d’équipements publics, menées par des militants du collectif «usine du sud: usine pays», de l’Instance coutumière autochtone de négociation (ICAN), soutenus par les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).
Ils s’opposent à la vente annoncée mercredi de l’usine de nickel du Brésilien Vale à un consortium calédonien et international auquel participe le négociant en matières premières Trafigura, qui consacre selon eux «la mainmise des multinationales sur les richesses du pays». La coalition Les Loyalistes a appelé à manifester «pacifiquement» samedi 12 décembre à Nouméa.
Jeudi, les violences sont montées d’un cran lorsque le site industriel a été pris d’assaut par des militants à bord de camions et que les gendarmes, équipés de véhicules blindés, ont effectué des tirs à balles réelles pour les repousser, a indiqué le Haut-commissariat de la République. Quelque 300 salariés de cette usine, classée à haut risque industriel, ont été évacués avant que toutes ses installations – centrale électrique, usine d’acide sulfurique et autoclaves – soient mises à l’arrêt. Le site a été placé sous protection des forces de l’ordre.