Or, en dépit des sempiternels discours de fermeté des ministres de l’Intérieur successifs, l’État a toutes les peines du monde à dépasser les 12 % d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) pour la bagatelle de 500 millions d’euros par an. Par conséquent, neuf étrangers sur dix juridiquement obligés de quitter le territoire y demeurent dans une situation de non-droit et de précarité créée de toutes pièces.
[…] s’il est légitime que l’État fixe les conditions du séjour des étrangers en France, aucun argument rationnel ne parvient à s’opposer à leur accorder le droit de travailler légalement sur le territoire français à titre provisoire. Ce système existe déjà en Allemagne sous le terme de Duldung (qui renvoie à l’idée de tolérance) et présente de nombreux avantages.Il permet aux étrangers de trouver un travail légal et de s’intégrer rapidement en apprenant la langue et en entrant dans la culture. Il permet également à l’État de lutter contre le travail illégal, de percevoir des recettes supplémentaires (impôts, cotisations, etc.) ou encore de limiter la délinquance suscitée par les situations de misère entretenue par leur situation juridique. De même, ce système n’accroît pas le chômage des ressortissants nationaux ou des résidents habituels dans la mesure où les travailleurs concernés occupent des postes d’ordinaire délaissés. On pourrait continuer ainsi la litanie des avantages que les opposants idéologiques ne parviendraient à écarter. […]