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Le préfet de police Didier Lallement est devenu le symbole des « violences policières ». Mais face aux critiques, Emmanuel Macron le soutient.

C’est la bérézina. Voilà qu’un préfet de police embarrasse le pouvoir. Son nom est brandi, scandé, vomi sur Twitter et dans les manifs ; son profil anguleux sous la casquette brodée d’or, caricaturé à l’envi. Didier Lallement est devenu pour beaucoup le symbole de l’arbitraire et des « violences policières ». On l’assimile aux images indignes récemment filmées dans la capitale : des fonctionnaires renversant des tentes de migrants place de la République, d’autres tabassant un producteur de rap, Michel Zecler, coupable d’avoir marché dans la rue sans masque. […]

« Je ne commente pas, je poursuis ma mission », indique Didier Lallement sur les hauteurs de la PP, la préfecture de police, dans une salle boisée tapissée d’une carte de la ville et d’un portrait de son modèle, Georges Clemenceau. Il a fallu insister, convaincre ses proches et son service de communication avant qu’il accepte une rencontre. « Je ne cherche pas la médiatisation, je suis devenu un personnage public malgré moi. » […]

Il faudrait bien d’autres tempêtes pour qu’Emmanuel Macron se prive de Didier Lallement. Il est son bouclier, son bodyguard en chef, indispensable vigie de la PP, cette forteresse bicentenaire qui abrite 43 000 hommes et tant d’affaires sensibles. Un Etat dans l’Etat. Lallement le tient d’une inflexible poigne. C’est ce qu’on lui demande. C’est pour cela qu’il a été nommé, en mars 2019, après quatre mois de révolte des gilets jaunes. […]

Un seul a freiné son ascension : François Hollande, qui a refusé plusieurs fois de le nommer, remisant le préfet durant près de quatre ans à la Cour des comptes où il croisa Castex, avant que Macron ne le réaffecte à Bordeaux.

Là, à l’automne 2018, Lallement a affronté les gilets jaunes, surpris de l’embrasement dans la cité girondine si paisible : « J’ai vu un système entier pris à contre-pied. » Les affrontements ont été rudes, la police a sorti l’artillerie lourde, des tirs de LBD ont fait des dégâts, mains arrachées, bras cassés, traumatisme crânien pour un pompier venu manifester. C’est ainsi que Lallement a commencé à forger sa réputation, et concentré les attaques de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon allant jusqu’à le qualifier de « psychopathe ». Mais Alain Juppé lui fut reconnaissant d’avoir protégé sa ville. Lui aussi l’a recommandé au président. […]

Paris-Match

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