La vague écologiste aux élections municipales de juin 2020 a permis de mettre au jour un phénomène encore méconnu et peu étudié : la forte présence de chrétiens parmi les militants écologistes depuis les années 1970.
« La nature me manque déjà », confie François Mandil, quadragénaire rentré de ses flâneries sabbatiques en 2020 pour intégrer un cabinet en tant que conseiller. Passé par les organisations catholiques du Mouvement eucharistique des jeunes et des Scouts et guides de France, dont il a dirigé la communication, il a aussi été faucheur volontaire d’OGM, tête de liste écologiste aux municipales de Pontarlier (Doubs) en 2008 et membre du conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui fixe les orientations du mouvement.
François Mandil fréquente depuis vingt ans ces deux univers très codés que sont l’écologie politique et les mouvements catholiques. Deux univers qu’un observateur hâtif pourrait juger très éloignés : libertaires contre conservateurs, transgressifs contre moralistes, activistes contre contemplatifs. Et pourtant… […]
Docteure en sociologie et en science politique, Vanessa Jérôme introduit ainsi sa thèse, soutenue en 2014 sur la sociologie politique chez les Verts : « Nous avons découvert la présence prépondérante d’(ex)-catholiques et de plusieurs générations distinctes de soixante-huitards. » […]
Le sujet commence cependant à être mis en lumière par les cadres d’EELV. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, revendique haut et fort sa foi catholique. La maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy, reconnaît la place importante du scoutisme protestant (éclaireurs unionistes) dans sa vie. […]