Trafic de crack à Paris : sur la piste des “modous” à Stalingrad
De jeunes Sénégalais ont le quasi-monopole du trafic de crack dans le Nord-Est parisien. Leur mode opérationnel évolue.
[…]Une station de métro sépare le siège du 2e DPJ implanté à Louis-Blanc de la place de la Bataille-de-Stalingrad, épicentre d’un trafic qui s’est enkysté dans le Nord-Est parisien depuis bientôt trente ans. En fonction de la pression policière et des plaintes des riverains exaspérés, le “marché ” se déplace régulièrement au fil du temps, vers la porte de la Chapelle et sa “colline au crack” démantelée fin 2019, le tunnel de la gare Rosa-Parks évacué en septembre, ou encore les jardins d’Eole actuellement dans l’œil du cyclone. Mais c’est toujours vers “Stalincrack” que consommateurs et dealers finissent par se retrouver.
[…]Les saisies d’avoirs criminels chez les dealers sénégalais sont pourtant ridicules. Et quand les policiers parviennent à mettre la main sur l’argent du trafic, les billets sont rares par rapport à la petite monnaie. Trafic de misère où l’on pratique volontiers le troc : Tickets-Restaurant, vêtements, téléphones, nourriture volée ou prestations sexuelles contre quelques “galettes” aux effets dévastateurs… Par un système de compensation, tout l’argent gagné repart au Sénégal pour être investi et nourrir la famille.
La ville de Louga en particulier et le nord-ouest du Sénégal en général seraient le port d’attache de ces migrants en situation irrégulière pour la plupart. Leur nom de modou, tiré du wolof, désigne ces vendeurs ambulants venus chercher fortune en Europe. Ces derniers temps, ils seraient une centaine à se relayer, par cycle, pour alimenter le secteur du jardin d’Eole.
“Ils ne sont jamais violents, reconnaît le commissaire Prieur. Ils font tout pour passer sous nos radars. C’est compliqué de travailler sur eux parce qu’ils vivent en vase clos, n’ont pas de papier pour les identifier, pas de compte bancaire à éplucher, pas de voiture à filer, souvent pas de domicile fixe.
[…]L’article dans son intégralité sur Le Journal du Dimanche