Fdesouche

Jamaïcaine et indienne d’origine, Kamala Harris est la première femme à occuper la fonction de vice-présidente des Etats-Unis. Elle incarne une figure allègrement contemporaine de l’Amérique post-Trump, estime Christiane Taubira, ex-ministre de la Justice.

Kamala Harris est belle. Elle est élégante, souple, et presque aussi féline qu’Obama, dont le glissement sur les scènes de meetings et les plateaux de télévision lorsqu’il se dépliait avec grâce puis s’élançait buste incliné juste avant de saisir la parole avec aplomb rappela au monde que la beauté plastique n’est pas exclusive aux milieux de la mode. Voilà, c’est dit, pour liquider ces poncifs importuns. Kamala est belle et distinguée. Ça aide, mais c’est peu de chose.

Kamala est surtout déconcertante. Ceci dit pour parler de son parcours plus que de sa personne. Et pour exprimer précisément les choses, ce sont les Etats-Unis qui sont déconcertants. Au regard de l’histoire de ce pays, tant qu’une candidate ou un candidat à la présidence ou à la vice-présidence ne descend pas en droite lignée de Sitting Bull, il y a forcément un sujet sur l’ascendance étrangère. Car c’est la terre de l’obsession des origines. Elle va le demeurer. Justement parce qu’ils sont tous venus d’ailleurs. Elle va le demeurer tant que les élites qui ont accaparé le pouvoir ne reviendront pas simplement et résolument à l’idéal d’égalité. L’affirmative action a servi et vécu, elle ne peut remonter la pente du racisme institutionnel, de la ségrégation persistante, des préjugés tenaces. L’égalité est le seul idéal sérieux. Tous américains ou tous descendants d’immigrants.  […]

Nouvel Obs

Fdesouche sur les réseaux sociaux