Un réfugié afghan avait failli poignarder un autre pensionnaire du centre de réfugiés de Theux en octobre dernier. Il a été condamné ce mardi à 30 mois de prison, dont un tiers avec sursis soit 20 mois ferme, pour tentative de meurtre.
Un réfugié afghan, de 16 ans selon lui, de 28 ans selon les examens osseux, était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Verviers pour tentative de meurtre. Jusqu’au 10 octobre dernier, il résidait au centre Fedasil pour réfugiés de Theux, où il partageait un logement avec deux autres personnes. Ce jour-là, il trouve dans le frigo une cannette de coca, et il la boit, à la grande fureur du propriétaire de la cannette, un de ses colocataires. Alors, il se saisit d’un couteau et lève le bras en direction de l’autre, mais est maîtrisé in extremis par le troisième résident.
Il s’est donc retrouvé devant le tribunal correctionnel pour tentative de meurtre. Non pas tellement avérée par son geste, mais plutôt par les déclarations qu’il a faites aussi bien aux policiers que devant le juge d’instruction. Ainsi a-t-il dit à plusieurs reprises que s’il avait eu une kalachnikov, il l’aurait tué. Parce qu’il l’avait maltraité et qu’il avait le Covid-19, et que les malades, il fallait les éliminer. Ou encore que la police et la justice ne servaient à rien, que les Afghans réglaient leur problème tout de suite.
Devant le tribunal correctionnel où il comparaissait détenu, il avait modéré ces propos ou les avait niés carrément, admettant juste avoir traité l’autre d’être atteint du Covid sous le coup de la colère, alors que tous les réfugiés du centre avaient été testés négatifs. S’il a pris un couteau, c’est juste pour se défendre et faire peur à l’autre qui se montrait agressif. Mais il n’avait aucune intention de le tuer.
« Ce n’est pas ce que dit le seul témoin de l’histoire, celui qui l’a maîtrisé, et qui déclare qu’il s’apprêtait à le poignarder bel et bien », avait souligné M. Lelotte, ministère public, pour qui la tentative de meurtre est bien établie, ne serait-ce que par ses propos postérieurs. Il réclamait 3 ans de prison ferme pour cet individu impulsif et menaçant à la moindre contrariété.
Son avocat avait demandé une requalification des faits en menaces avec arme et donc une peine moindre avec sursis.
Le tribunal a cependant estimé la tentative de meurtre établie, et l’a condamné à 30 mois de prison, dont un tiers avec sursis, soit 20 mois ferme.