06/01/2021
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05/01/2021
Choqué, cet enseignant d’un collège lyonnais, accusé d’islamophobie par un père, a préféré partir de l’établissement. Ses collègues sont en grève.
Par un malheureux hasard, le collège des Battières, à Lyon, en grève depuis deux jours, est celui où Samuel Paty, le professeur assassiné le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), avait commencé sa carrière peu avant 2000. Des enseignants de ce collège public relativement favorisé socialement, situé dans le 5e arrondissement de la ville, ont rapidement établi un lien «symbolique» entre cette affaire terroriste et l’agression verbale subie par l’un des leurs en novembre.
04/01/2021
Un professeur d’histoire-géographie du collège des Battières, à Lyon 5e, a été pris à partie par un parent après un cours traitant de la laïcité. Il doit aujourd’hui quitter son établissement. Ses collègues ont débrayé ce lundi 4 janvier. Ils dénoncent le fait que le rectorat n’ait pas réglé le problème.
(…) « Un parent d’élève a pris à partie notre collègue devant le collège, devant des témoins. Il remettait en cause le contenu de son cours d’histoire-géographie sur le principe de laïcité », dénonce une enseignante du collège. Après cette altercation, le professeur avait déposé plainte.
« Là où on a été complètement choqué, c’est d’apprendre le 18 décembre, au détour d’un mail, que notre collègue partait, met en avant l’enseignante. On a fait confiance à la hiérarchie pour qu’elle gère le problème et cela n’a pas été fait. On aurait aimé que les choses soient gérées localement, rapidement, il était possible de le faire. Notre collègue se retrouve malgré lui à devoir partir. Il va se retrouver on ne sait où ».
(…) Les enseignants du collège des Battières mettent aussi en avant le fait qu’un des enfants du parent d’élève incriminé est venu avec un objet contondant au sein de l’établissement (…)
Face au refus de la famille de toute conciliation, l’enseignant porte plainte pour agression et diffamation. Et depuis, il est en arrêt maladie.
(…)
Indignation, sentiment d’insécurité. Les réactions sont vives chez ces enseignants, qui craignent de voir perdurer la problématique soulevée par l’assassinat de Samuel Paty : “le fait qu’un parent d’élève puisse être intrusif quant au contenu de nos cours, on va être obligé de s’auto-censurer“. Et l’annonce du départ de l’enseignant visé par un parent d’élève est d’autant plus mal vécu, que celui-ci “a fait énormément pour des enfants en difficulté“. Il s’était “courageusement” investi dans l’organisation de la journée d’hommage du 2 novembre, un travail reconnu par sa hiérarchie. “15 jours plus tard, quand il est victime d’une agression, c’est lui qui doit partir par la petite porte, en catimini. C’est scandaleux“.