Nommée en avril 2018 à la tête de Radio France, Sibyle Veil aborde la deuxième moitié de son mandat. A mi-mandat, la PDG de Radio France, Sibyle Veil, dévoile ses projets. Le nom de la maison de la Radio va changer, elle s’appellera Maison de la radio et de la musique.
Enarque ( promotion 2004, celle d”Emmanuel macron), elle est l’épouse du petit-fils de Simone Veil. (Source)
Vous entamez la seconde moitié de votre mandat : où en êtes-vous ?
Quand j’ai pris mes fonctions, plusieurs menaces pesaient sur nous : risque de se voir ubérisés comme d’autres secteurs et affaiblis pour l’avenir ; questions sur la légitimité ou la redevance du service public avec l’urgence de rappeler notre utilité sociale ; et nécessité de le faire en réalisant des économies comme jamais. Deux ans et demi plus tard, nous avons parcouru du chemin.
Et maintenant ?
Je veux poursuivre le travail entamé sur trois fronts : la qualité éditoriale, et nous avons aujourd’hui des audiences historiques pour chaque antenne, ainsi que l’excellence artistique de nos formations musicales ; la réponse aux nouveaux usages du public, avec des succès numériques qui dépassent nos espérances ; et les évolutions sociales ou d’organisation de l’entreprise. Je veux aussi que Radio France continue à s’engager sur des combats de notre époque comme l’environnement, la lutte contre la désinformation et pour la diversité culturelle et l’égalité. Ces grandes causes méritent qu’on se mouille. Ce n’est pas parce que nous sommes le service public qu’il faut être lisses ; nos antennes doivent avoir de la personnalité.
Quel est votre projet sur la diversité ?
Les intentions ne suffisent pas. Il faut parfois renverser la table. Nous annoncerons cette semaine un plan de 60 actions qui concernent à la fois ce qui s’entend à l’antenne et ce qui se passe hors antenne.
Donnez-nous quelques exemples ?
Un des enjeux est de diversifier la sociologie des médias. France Bleu, avec ses 44 antennes sur le territoire, est un formidable réservoir de talents pour nos chaînes. C’est très attendu par les Français qui nous disent qu’il faut “arrêter le parisianisme”. Nous allons aussi lancer Radio France 93, une unité de production multimédias implantée en Seine-Saint-Denis qui nous permettra d’y repérer de jeunes talents, de les former et de leur donner leur chance. Pour éviter la reproduction de profils trop similaires, on va créer une équipe d’ambassadeurs des métiers de Radio France, qui ira dans les écoles. La rupture conventionnelle collective conclue (avec 340 départs mais aussi 270 embauches) va nous permettre de faire de la diversité une réalité.
Avec de la discrimination positive ?
Désormais, dans tous nos recrutements, ce critère de diversité sera une préoccupation. […]