Ce sont de « simples citoyens », des riverains « excédés par la petite délinquance qui [leur] pourrit la vie ». Ils interpellent les pouvoirs publics, le bailleur social, la Ville, la police, la justice, « avant de passer à l’acte », telle une milice.
Depuis plusieurs semaines, une quinzaine de Parisiens, majoritairement quadras et quinquas, pères de famille, habitant le square du Tarn, une cité HLM tranquille dépendant du bailleur Paris Habitat située porte de Champerret (XVIIe), se sont constitués en collectif. « On est tous du quartier. On se connaît tous. Dès qu’on voit un danger, on se prévient sur notre groupe WhatsApp Alerte voisins ! On s’organise et on débarque. »
(…) « Pour l’instant, on est en mode vigilance, insiste Marc (le prénom a été changé). On respecte le droit. Mais on ne va pas se laisser bouffer par un petit groupe de délinquants du quartier. On va aller les taper ! » Et de prévenir : « Si rien ne se passe, on va appliquer notre propre justice. Pour l’instant, on fait des enquêtes. Le groupe grossit. »
(…) « La police est sur le terrain. Elle fait son travail. En revanche, taclent les riverains, la justice ne suit pas. Elle est justement déconnectée du terrain. Et les mineurs, eux, ont un total sentiment d’impunité. »