Farid Merzoug a été condamné en 2018 à trois ans de prison ferme pour avoir fait croire au grand amour à six femmes dans le but de vider leurs comptes. Il aurait remis ça début 2020. Une enquête a été confiée au commissariat d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Sofia (le prénom a été modifié), 34 ans, fait partie des nouvelles plaignantes. Farid la rencontre en février 2020, après l’avoir croisée sur Mektoube.fr, « numéro 1 de la rencontre musulmane et maghrébine » d’après ce qui est affiché sur la page d’accueil. Il se fait appeler Safir Cavalcanti. Patronyme d’emprunt qu’on retrouve dans d’autres dossiers plus anciens le concernant.
Une histoire prend rapidement forme, la désillusion sera tout aussi soudaine. « A ce moment-là, j’avais un projet d’investissement avec l’achat d’une maison au Maroc. Il m’a annoncé qu’il allait m’aider financièrement », reprend Sofia. Il dit travailler dans la finance. Et une vie de couple s’installe. Ils sortent, font les boutiques. Comme tous les couples. Sauf que Farid a la folie des grandeurs.
Exemple lors d’une balade aux Galeries Lafayette à Paris. « On va t’acheter un sac », lui lance-t-il. Il s’agit d’un Yves-Saint-Laurent, prix affiché 1499 euros. « Je lui ai dit : Je ne veux pas de sac. Il a insisté pour que je le prenne en plusieurs fois et disait qu’il allait me le payer », relate Sofia. Elle cède. Il l’aide à se connecter sur sa banque pour avoir un RIB, à chercher un justificatif de domicile pour souscrire au crédit. « Il connaissait tous les papiers dont on a besoin, c’était impressionnant », poursuit Sofia. En sortant du magasin, il regarde le sac et dit : « Fallait prendre celui à 2000 euros, retire 500 euros, je vais aller le changer. »
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Le Parisien