Ce mardi s’ouvre le procès des meurtriers présumés de Mehrez, 29 ans, tué en mars 2017 lors d’une rixe entre les cités rivales de la Grange-aux-Belles (10e) et des Chaufourniers (19e). Un épisode de plus dans une guerre des bandes qui n’en finit pas à Paris.
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Pendant l’instruction, pas un seul mis en examen n’a voulu expliquer pourquoi Mehrez, qui n’était pas la cible de l’expédition punitive, avait été attaqué. L’omerta est restée la règle, comme souvent dans les guerres de bandes. Carlos, grièvement blessé au Navigateur, n’a même pas déposé de plainte, par peur des représailles. « Le plus triste, c’est qu’on ne sait même pas pourquoi Mehrez est mort », grince Me Benarrous.
La famille de Mehrez, sa mère et ses deux sœurs.
Actuellement, dans la capitale, quinze bandes sont répertoriées par la préfecture de police. Insultes, vol de portable, brouille sur les réseaux sociaux… Des « étincelles futiles » déclenchent des rixes, parfois très violentes, selon la cellule de suivi du plan bandes (CSPB), créé en 2010.
En 2020, 83 interventions policières en lien avec des phénomènes de bande ont été comptabilisées à Paris, donnant lieu à 187 interpellations, dont celles de 126 mineurs.
D’ailleurs, selon la même source, dans 67 % des cas, les protagonistes impliqués dans les rixes sont mineurs. Age moyen : 17 ans et deux mois. « Les condamnations passent, mais elles ne changent rien, se désespère Me Nabil Boudi. Chaque année, il y a un mort. »
Le Parisien