Une coalition associative a saisi le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies (CDH) en portant plainte contre la France pour une procédure formelle d’infraction, relative à la discrimination envers les musulmans du pays. Selon l’ONG CAGE, basée à Londres, la plainte souligne que les actions du gouvernement français «ont tacitement» soutenu la publication de caricatures personnifiant le prophète de manière dégradante, dans le but de «promouvoir des politiques d’Etat islamophobes» à travers «des actions violentes».
«Des politiques récentes ont également forcé la fermeture de plusieurs organisations de la société civile, des mosquées et précipité des perquisitions violentes et aveugles dans des maisons», dénonce le communiqué de CAGE. La plainte est signée par 36 ONG, présentes dans plus de 13 pays. Y figurent le Conseil islamique de Victoria (Australie), l’Initiative musulmane européenne pour la cohésion sociale (Strasbourg), l’Association musulmane de Grande-Bretagne (Royaume-Uni) et l’Institut Yaqeen (Etats-Unis), entre autres.
La plainte appelle le CDH à «veiller à ce que la France promulgue ou abroge, le cas échéant, une législation visant à interdire de nouvelles discriminations à l’égard des musulmans». Elle demande aussi de «veiller à ce que toutes les mesures soient prises en France pour lutter contre l’intolérance fondée sur la religion».
Les organisations pointent du doigt également le projet de loi contre le séparatisme, dénonçant un texte qui «se concentre uniquement sur la consolidation du contrôle politique, idéologique, théologique et financier des musulmans, leur refusant la liberté de pratiquer leur foi librement».