L’association Tous Migrants qui vient en aide aux exilés qui traversent les Alpes pour rejoindre la France, s’inquiète du harcèlement policier dont elle se dit victime. Arrêtés pendant les maraudes en montagne, à Briançon, les membres de l’association se plaignent des très nombreuses amendes qu’ils reçoivent, disent-ils, pour non-respect du couvre-feu. Et s’inquiètent du sort des migrants interceptés par la Police aux frontières.
“La situation est ubuesque”. C’est avec ces mots qu’Agnès Antoine, membre de Tous migrants, dans la ville de Briançon, au pied des Alpes françaises, évoque les maraudes de son association. “Il fait -15 degrés, les exilés risquent leur vie pour traverser la montagne et arriver en France et au lieu de les aider, nous sommes harcelés”. L’association reproche aux forces de l’ordre et aux membres de la Police aux frontières (PAF) de les entraver dans leur aide humanitaire.
Je profite de Twitter pour raconter brièvement 10 jours passés à Briançon avec les maraudeurs, qui à plus de 2000 mètres d’altitude, essaient de sauver les vies des migrants qui tentent la traversée. La situation est connue, elle n’en reste pas moins honteuse. pic.twitter.com/PvguVAgZJz
— Loup Bureau (@LoupBureau) January 19, 2021
Contactée par InfoMigrants, la préfecture des Hautes-Alpes se défend de harcèlement et de contrôles abusifs. “Les services chargés du contrôle aux frontières agissent dans le respect des règles de droit et des personnes qu’elles contrôlent”, explique-t-elle dans un communiqué. “Concernant les maraudes exercées pendant le couvre-feu, les salariés et bénévoles peuvent se déplacer entre 18h et 6h pour l’aide aux personnes précaires en présentant une attestation professionnelle fournie par l’association. Il appartient à l’autorité de police verbalisatrice d’apprécier la validité des documents qui lui sont présentés.”
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Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile
Chapitre II : Aide à l’entrée et au séjour irréguliers (Articles L622-1 à L622-10)
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Article L622-1
Abrogé par Ordonnance n°2020-1733 du 16 décembre 2020 – art. 1 (VD)
Modifié par LOI n°2012-1560 du 31 décembre 2012 – art. 11
Sous réserve des exemptions prévues à l’article L. 622-4, toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 Euros.
Article L622-4
Modifié par LOI n°2012-1560 du 31 décembre 2012 – art. 12
Sans préjudice des articles L. 621-2, L. 623-1, L. 623-2 et L. 623-3, ne peut donner lieu à des poursuites pénales sur le fondement des articles L. 622-1 à L. 622-3 l’aide au séjour irrégulier d’un étranger lorsqu’elle est le fait :
1° Des ascendants ou descendants de l’étranger, de leur conjoint, des frères et soeurs de l’étranger ou de leur conjoint ;
2° Du conjoint de l’étranger, de la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui, ou des ascendants, descendants, frères et sœurs du conjoint de l’étranger ou de la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui ;
3° De toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci.