On appelle ça “arnaque à la nigériane” ou “fraude 4-1-9” en référence à l’article du code pénal nigérian qui sanctionne l’escroquerie en ligne. Mais désormais, la plupart des cyber-escrocs qui tentent de ferrer le pigeon dans sa boîte mail sont plutôt en Côte d’Ivoire, où l’on dit “brouteur”.
A l’origine, le mot “brouteur” désigne les escrocs de tout poil en Côte d’Ivoire. Il évoque directement le mouton, c’est-à-dire “celui qui se nourrit sans effort”, et n’existe qu’au masculin : l’arnaqueur est un homme. C’est surtout un homme connecté : aujourd’hui, “brouteur” ne saisit plus guère que ceux qui officient en ligne, derrière un ordinateur et le plus souvent depuis un cybercafé. Il est particulièrement courant en Côte d’Ivoire, nouvelle patrie de ces arnaques en ligne qui se déploient à la fois à grande échelle et dans les replis les plus minimes et quotidiens de l’échange – parfois, à raison de 2000 messages en moins d’un an. Le brouteur est celui qui cherche à extorquer de l’argent en forgeant une légende, un problème imaginaire, un appel au secours complètement mensonger, dans le but d’apitoyer le chaland, à l’autre bout du courrier électronique, et dans un pays du Nord. […]
Postérieurement au partage sur FDS, France Culture a décidé de changer le titre de son article.