À Hollywood, à chaque vente d’une place de cinéma, d’un DVD, ou d’une diffusion télé, l’équipe du film ou de la série reçoit une portion de la transaction, définie selon les contrats et accords des syndicats. Pour les premiers rôles, ces «residuals» (contrats d’intéressement) peuvent représenter des millions de dollars.
Or, lorsqu’une plateforme de streaming achète les droits de diffusion d’une œuvre, elle ne les achète qu’une fois. Si le film ou la série est ensuite visionnée par des millions de spectateurs, ce succès n’a pas d’impact sur le portefeuille de l’équipe du film.
L’avantage de ce système est qu’il est plus stable. Si un film est un grand succès, le diffuseur ne paie pas plus cher l’équipe du film, acteurs et actrices inclus. Mais en échange, un projet risqué peut être vendu à un prix garanti: cela permet sa production, qu’il finisse en carton ou en flop.
C’est d’ailleurs pour cette raison que des réalisateurs à la réputation d’«auteurs» comme Martin Scorsese, Bong Joon-ho ou Alfonso Cuarón ont choisi Netflix pour diffuser des films s’éloignant quelque peu du moule hollywoodien actuel. Ils ont ainsi renoncé aux millions supplémentaires en cas de hit, mais se sont dans le même temps débarrassés d’une partie de la pression du succès public….
Cela dit, dans le cas des acteurs les plus célèbres, la transition vers le streaming est assez amère. Pour prendre un cas extrême, Robert Downey Jr a touché dix millions de dollars (8,21 millions d’euros) en salaire pour son rôle dans Avengers: Endgame.
La vraie fortune vient en réalité du résiduel, qui selon les estimations a atteint pour ce film 75 millions de dollars (61 millions d’euros)….