Juin 2019 – Maël (1) a 25 ans. Il vient d’être embauché par l’association de lutte contre le VIH, Aides. Il est chargé d’organiser et tenir des stands de prévention dans des lieux festifs. Cette nuit-là, il fait des dépistages rapides dans une boite gay connue du sud de la France. Il va subir trois agressions sexuelles. D’abord, « un client me parle proche, puis me force à l’embrasser, je sens sa langue sur mon corps ». Maël se dégage. Une collègue qui assiste à la scène lui propose de le remplacer. Il refuse. Plus tard, c’est un autre client qui lui met une main aux fesses après un test. Mais ce n’est pas terminé :
[…]« Lorsque je prends ma pause, je vais aux toilettes et un autre client me bloque dans la cabine en me disant : “Tu ne sors pas tant que je ne t’ai pas sucé”. »
« Tu savais bien pour quoi tu signais, je croyais que tu connaissais le milieu gay, moi. »
Le mois suivant, on lui impose de participer à une nouvelle action dans la même boîte de nuit.
[…]Pire encore, les agressions sexuelles semblent banalisées. Pendant longtemps, la peur de nuire au combat et aux actions menées par l’association a poussé les victimes au silence. Aujourd’hui, Maël (1) et Antoine (1) ne sont pas les seuls à briser l’omerta. Au fil d’une enquête de près de deux mois, StreetPress a recueilli les témoignages de 15 salariés, témoins directs ou victimes de faits très problématiques et répétés, commis par leurs collègues : agressions sexuelles, absence béante de culture du consentement, climat de travail sexualisé… L’association qui regroupe près de 450 salariés et plus de 2.000 bénévoles serait traversée par une véritable culture du viol. Un concept sociologique utilisé pour qualifier un ensemble de comportements et d’attitudes partagés qui minimiseraient, normaliseraient voire encourageraient le viol.
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